La conquête des villes en Algérie, en particulier celles situées sur le littoral, ne s’est pas seulement traduite par un processus d’invisibilisation de la présence autochtone comme ce fut le cas dans d’autres territoires coloniaux. L’occupation de l’espace urbain par le colonisateur n’a pu se faire que par l’assimilation des étrangers européens dont la présence massive fut perçue comme une menace à la fin du 19ème siècle. La construction et le peuplement des différents quartiers de Bône illustre bien les tensions relatives à l’appropriation et la francisation de l’espace public dans un cadre urbain et colonial.