Résumé de l'article de Ron LEASK

The opportunity to create a model bicultural city? Christchurch after the Earthquakes.

Christchurch, deuxième ville de Nouvelle-Zélande, fut fondée en 1850 sur un site déjà exploité depuis au moins le treizième siècle de notre ère, et occupé au moment de la colonisation par quelques centaines de membres de la tribu maori Ngai Tahu. Ces Maoris avait déjà vécu des moments très difficiles, leur population ayant été drastiquement réduite par de très violents raids menés par le chef redoutable d’une tribu rivale de l’autre grande île du pays.
Rapidement les colons britanniques se mirent à la construction de leur ville autour d’une cathédrale néo-gothique. Leur objectif était de recréer une ville anglaise dans ce pays antipodal. Depuis le début, les Maoris furent marginalisés et leur avis ne fut guère pris en compte durant l’élaboration de ce projet; Christchurch allait devenir une ville impériale britannique. Au cours du vingtième siècle la publicité touristique ne cessait de vanter la ville « la plus anglaise en dehors de l’Angleterre ». La belle architecture de Christchurch, ses beaux parcs et jardins à l’anglaise, ainsi que son économie basée sur le pastoralisme, semblaient justifier cette assertion.
Vers la fin du vingtième siècle, cependant, le pays, indépendant depuis 1947, commença à se débarrasser de son statut de colonie et à s’adapter à sa réalité géopolitique, géographique, économique et démographique. Cependant les villes de ce pays fortement urbanisé, lieux de marginalisation pour le peuple maori, ont rendu presque invisible l’existence et la culture de ses premiers habitants. Toujours aujourd’hui, à l’instar de Christchurch, ces villes ne semblent guère refléter les valeurs et les intérêts du peuple indigène de la Nouvelle-Zélande. Et pourtant la population maorie de Christchurch augmente à deux fois la vitesse de la population totale.
Suite à la succession de violents tremblements de terre en 2010-2011 qui ont détruit une partie importante du centre-ville ainsi que plusieurs quartiers résidentiels, la réflexion est entamée sur la reconstruction de Christchurch. Des représentants de Ngai Tahu ne manquent pas d’idées pour le développement d’une ville plus inclusive de leur culture. Cette conjoncture fournit le type d’occasion, qui ne se présente pas souvent, non seulement d’imaginer la ville de l’avenir, mais de la réaliser.
Après une analyse critique de chaque étape de l’histoire de la ville, l’article présente les résultats d’une veille entreprise par l’auteur sur l’élaboration du projet de reconstruction de la ville à partir de mars 2011, et notamment la manière dont la culture maorie est intégrée dans la planification.

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