Résumé de l'article de Roméo Terral

La croissance urbaine de la ville de Pointe-à-Pitre s’est traduite par l’extension de ses faubourgs sur des terrains n’ayant jamais été assainis. Cependant, cette extension n’était pas désordonnée et répondait, au contraire, à une logique mise en œuvre par les populations urbaines. À partir du cyclone de 1928, certains faubourgs furent progressivement menacés de disparition par les décideurs politiques et les tenants de la ville formelle. Un programme d’assainissement fut donc mené, entre 1931 et 1950, suivi par une vaste opération de rénovation urbaine (1961-1981). La ville devint ainsi un outil de domination par le transfert de modèles urbains importés. Il s’agit ici d’analyser le tissu urbain des faubourgs de Pointe-à-Pitre afin de déterminer si la spontanéité de ces quartiers reflète une forme de résistance urbaine mise en œuvre par les populations pour faire face à des pratiques urbaines imposées ou reflète une simple adaptation à la misère de nombreux migrants. Le modèle de la ville planifiée européenne, que les autorités coloniales puis départementales mirent en œuvre au cours du XXe siècle, n’a pas réussi à effacer tous les quartiers d’habitat spontané qui se sont développés aux abords de l’ancienne ville coloniale depuis le milieu du XIXe siècle.


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